La presqu’île de Crozon forme une gigantesque croix dans la mer d’Iroise, elle offre un condensé de la Bretagne. Les communes de Lanvéoc, Crozon et Camaret-sur-mer s’entre-mêlent. Les paysages très variés alternent de spectaculaires falaises, des landes de bruyère, des eaux turquoise et des douces plages.
Camaret-sur-mer se situe à l’extrémité de cette croix. Elle séduit les amateurs de nature comme les passionnés de patrimoine architectural. Cette cité maritime et artistique cultive une identité forte, portée par sa population et ses visiteurs.
Camaret-sur-mer, dont la moitié de la superficie est constituée de zones naturelles protégées, fait partie du parc naturel régional d’Armorique et se situe désormais au cœur du Parc naturel marin d’Iroise.
Le Port de Camaret-sur-mer
Le port de Camaret était réputé pour la pêche à la langouste, aujourd’hui définitivement terminée : le nombre des inscrits maritimes< était supérieur à 1500 vers 1900, il n’était plus que de six en 2010. Il devient de plus en plus un port de plaisance. Le port de pêche est géré par la Chambre de commerce et d’industrie de Brest.
Trois ports de plaisance ont été aménagés (Styvel, Notic, Vauban), disposant en tout de 750 places dont 450 places à flot sur pontons. En raison de la situation de Camaret-sur-mer, c’est un port d’escale très fréquenté avec environ 8 000 passages de bateaux de plaisance chaque année. Cette activité de plaisance a remplacé le cimetière de bateaux qui a fait longtemps la notoriété touristique de Camaret-sur-Mer.
Le sillon de Camaret-sur-mer
Le port de Camaret est une anse naturelle protégée par un amoncellement naturel de galets qui forme un sillon. Cette avancée naturelle dans la mer renforcée par une digue de béton permet l’accès par tout temps au port.
Camaret a le charme un peu rude des ports de pêche. Sur le sillon, les carcasses de bateaux du cimetière marin témoignent de ce passé. À proximité veille la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, et à l’extrémité du sillon se dresse la tour Vauban, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Cet édifice, qu’il est possible de visiter, est l’une des pièces maîtresses de la défense voulue à la fin du XVIIe siècle par le célèbre architecte militaire.
Le Cimetière de bateaux
A l’opposé de certains ports, à Camaret-Sur-Mer, le cimetière des bateaux est pleinement assumé et n’a jamais été rejeté loin des regards. On y trouve des vieux bateaux de pêches aux abords de la chapelle Notre Dame de Rocamadour et la Tour Vauban.
Ces bateaux sont toujours visibles sur le sillon. Lentement sous l’action des vagues et des tempêtes d’hiver, ils se désagrègent. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent dangereux pour les bateaux du port de plaisance que les restes des vieilles coques sont évacuées.
La chapelle Notre-Dame de Rocamadour
La chapelle, comme la Tour Vauban, se trouve sur un rocher relié à l’Esplanade Jim Sévellec par le « Sillon ». Certains habitants de Camaret l’appellent « Roz Madou » qui a, sous une forme linguistique un peu différente, le même sens que roc au milieu des eaux.
Il serait imprudent de donner une date précise quant à la construction de l’édifice. Dans divers documents on trouve des dates qui se contredisent. Il est notamment fait mention de ND de Rocamadour dans un bref du pape Grégoire XI, daté de 1372 et accordant des indulgences aux fidèles qui contribueraient à la reconstruction du monument. Ce qui laisse supposer qu’auparavant il y aurait eu une chapelle. Il semble néanmoins que l’on peut dater la construction, compte tenu de l’inscription figurant sur le pignon ouest en abréviation d’usage à l’époque : « L’an 1527 fut fondée la chapelle Notre-Dame du Roc ».
La construction a été lente. Au-dessus de l’inscription sur le même pignon, on peut lire les dates suivantes : 1610, 1647, 1683. Suivies des noms des recteurs D. Myttern, Torrec, Kéraudren, D. Palud, lesquels ont restauré l’édifice.
Le clocheton a été décapité lors de la bataille de Trez-Rouz le par un boulet anglo-hollandais. Il a été conservé en l’état depuis cet évènement.
La tour Vauban
La tour Vauban, initialement nommée tour de Camaret ou tour Dorée, est une tour polygonale défensive construite sur un plan directeur de Vauban et érigée sur le Sillon à Camaret-sur-Mer dont elle figure sur les armoiries. Son originalité est qu’elle est couverte d’un enduit à base de brique pilée.
La plage de Corréjou
C’est la plage la plus au nord. Elle est située derrière le port de Camaret et dans le prolongement du sillon. Abritée des vents dominants de la presqu’île de Crozon, sa fréquentation est familiale. Elle est facilement accessible grâce à un parking situé au-dessus. Les commerces sont à proximité.
Le fort crénelé
Le corps de garde crénelé du Petit Gouin est un réduit défensif construit en 1859 d’après le plan modèle 1846 n°2 modifié (modification de type 1) pour loger 40 militaires (30 militaires selon certaines sources) et servir 8 à 12 canons en terrasse – 19,50 m x 10,30 m environ. Cette construction appartient à un programme de défense national émanant de la commission mixte d’armement des côtes, de la Corse et des îles qui en établit les normes afin d’avoir une vision claire des dépenses militaires à présenter à Louis Philippe en 1840.
Mâchicoulis et créneaux de tir permettent d’envisager un siège par une infanterie ennemie d’autant que le corps de garde est sensé disposer de réserves alimentaires et dispose d’une réserve à eau (récupérateur des eaux de pluie de la terrasse) dont la trappe est sur le sol du couloir d’entrée du fortin. Néanmoins son rôle principal consiste à tirer au canon sur des navires ennemis au mouillage dans l’anse de Camaret afin de soutenir les lignes de Quélern et éviter un débarquement dont le but serait la prise de la Pointe des Espagnols. La particularité du fort est de présenter des murs-traverses sur sa terrasse pour cloisonner le déplacement des artilleurs.
Dès 1889, le corps de garde est déclassé (comme tous ceux de sa génération) car inutilisable face à une artillerie ennemie utilisant des obus torpilles explosifs et destructeurs des fortifications en moellons hourdis. Le bâtiment peut servir d’entrepôt tout au plus et ceci sans produits dangereux.
Une batterie basse de canons de 95mm (des vestiges subsistent) fait office de remplacement d’artillerie. Elle fut construite en 1896 en contrebas puis déplacée en 1901 pour une meilleure protection aux tirs directs. L’armée d’occupation allemande va réemployer la batterie en y adjoignant deux bunkers 671. Un toit à quatre pans en béton fut coulé par l’organisation allemande Todt pour que le fortin devienne un local d’intendance.
La zone ayant été fortement bombardée en 1944, il est miraculeux que le fort ait survécu.
Le fort est sur le GR 34 en quittant Camaret vers la pointe du Gouin.
- La porte est précédée d’un petit fossé. Un pont-levis permet de le franchir. L’espace entre le pont-levis et la porte est défendu depuis les chambres et la terrasse par des créneaux de tir.
- Les deux petites pièces de part et d’autre de l’entrée sont les chambres du chef de poste et du gardien.
- L’eau de pluie recueillie sur la terrasse est amenée dans une citerne par un tuyau qui passe dans l’épaisseur des murs. Une pompe est située dans la cuisine. Le trop-plein de la citerne se déverse dans le fossé.
- Cuisine équipée d’un fourneau en fonte et magasin aux vivres.
- Chambrées de troupe. Les 30 hommes y couchent dans des hamacs et y prennent leurs repas. En temps de paix, le mobilier est démonté pour permettre de stocker du matériel dans ces pièces.
- Les 3 petites pièces du fond sont réservées au stockage des munitions et du matériel des pièces d’artillerie. Le magasin d’artillerie sert aussi de sas d’accès aux 2 magasins à poudre. Ceux-ci sont construits avec soin pour éviter que la poudre noire ne s’humidifie ou n’explose : murs et voûtes épais, évents d’aération coudés, plancher sur vide sanitaire, gonds et serrure en bronze pour éviter les étincelles.
- Murs percés de créneaux de fusillade pour la défense rapprochée de la batterie. Les bretèches ou “balcons à mâchicoulis” permettent aussi de tirer à la verticale des murs du corps de garde.
La pointe du Gouin
La pointe du Grand Gouin est un promontoire rocheux à falaises verticales qui ferme à l’ouest l’anse de Camaret-sur-Mer. Elle protège son port qui constituait, à l’époque de Vauban, un danger de débarquement possible.
On différencie la pointe du Gouin entre le Grand Gouin, au sommet de la falaise, et le Petit Gouin, à mi-falaise.
Porzh Naye
Pointe du Toulinguet
Plage de Pen Hat
Pointe de Pen Hir
La pointe correspond à l’une des extrémités occidentales de la presqu’île de Crozon. Ce relief culmine à 63 m au-dessus du niveau de la mer et forme une crête topographique armée par le grès armoricain très clair déposé dans une mer dévonienne, il y a environ 460 millions d’années. Sa surface présente une remarquable horizontalité qui correspond à une surface d’érosion mio-pliocène.
Les tas de pois
En contrebas de la pointe se trouvent les Tas de Pois (en breton Ar Berniou Pez) comptant six Dahouets : le Grand Dahouët tenant de la terre, Petit Dahouet, Penn-Glaz (tête verte), Chelott, Ar Forc’h (la Fourche) et Bern-Id (Tas de blé). Cet avancement fut anciennement nommé à cause de leur forme Pézeaux ou Tas de Foin avant d’être rebaptisé au milieu du xixe siècle en Tas de Pois.
La Croix de Pen-Hir
Le monument aux Bretons de la France libre fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le .
Le monument aux Bretons de la France libre, dite Croix de Pen-Hir est un monument commémoratif aux Bretons de la France libre, inauguré dans les années 1960 par le général de Gaulle. Construit en granite bleu de Brennilis, il est destiné à porter témoignage de l’existence des Français libres bretons, qui ont notamment fondé l’association Sao Breiz en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été créée de 1949 à 1951 par l’architecte Jean-Baptiste Mathon et le sculpteur François Victor Bazin17.
« Aux Bretons de la France libre – MCMXL – MCMXLV – La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre. Dans l’univers libre des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour ces forces écraseront l’ennemi. »
Au dos de la croix se trouve une inscription en breton. « Kentoc’h mervel eget em zaotra », reprise de la devise bretonne, « plutôt la mort que la souillure ».
Plage de Veryac’h
Pointe de la Tavelle
Pointe de Portzen